Entretien avec Case Scaglione, septembre 2021.
Vous en êtes à votre troisième saison à la tête de l’Orchestre national d’Île-de-France. Que retenez-vous du chemin parcouru ensemble et quelles seront les nouveautés cette année ?
Malgré la pandémie, nous avons parcouru beaucoup de chemin. Si le monde s’est arrêté un moment, cela n’a jamais vraiment été le cas pour nous.
Notre communication les uns avec les autres a donc gagné en efficacité. J’ai constamment l’impression que nous démarrons chaque semaine à un niveau plus élevé que la précédente.
Cette année, la nouveauté est que nous revenons à nos programmes vastes et variés d’avant, avec un regain de passion et de reconnaissance pour le temps passé ensemble à jouer devant un public.
Après l’enregistrement de votre double album Wagnermania (sorti en avril 2021), vous avez décidé de lancer cette nouvelle saison avec la musique de Richard Wagner lors de votre premier concert, puis en dirigeant le Vaisseau fantôme à l’Opéra de Massy.
La musique de Wagner constitue-t-elle vraiment le cœur de votre répertoire aujourd’hui ?
La musique de Wagner est toujours centrale, mais la richesse en musique wagnérienne cet automne tient plus d’une coïncidence de la programmation que d’une tentative délibérée de mettre en avant sa musique.
Vous poursuivez également votre cycle Gustav Mahler, que vous aviez entamé au cours de votre première saison à la direction de cet orchestre.
Est-ce important pour vous d’assurer une continuité avec ces répertoires ?
Pour tout orchestre, Mahler constitue véritablement l’un des plus grands défis. Sa portée, son ampleur et son utilisation minutieuse de chaque instrument et de chaque couleur en font le défi idéal. À l’Orchestre national d’Île-de-France, nous sommes constamment en quête de diversité et d’équilibre dans nos programmes, mais certains de nos amis devraient toujours y figurer ; Mahler est l’un d’entre eux.
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Cette année, la musique de Jean Sibelius a laissé la place à un concert monographique entièrement consacré à Béla Bartók [Le Monde de Bartok], ce qui est assez rare car en concert, sa musique est généralement jouée avec celle d’autres compositeurs.
Bartók est un autre monde en soi. Si sa musique offre de superbes accents dans les programmes intégrant la musique d’autres compositeurs, son monde est suffisamment vaste pour y consacrer un programme tout entier. En fait, cela nous a pris des mois pour décider QUELS morceaux nous
jouerions car son œuvre est riche. Son style typique du XXe siècle, toujours issu de la musique populaire, enivre systématiquement le public, où qu’il soit.
Les événements musicaux de votre troisième saison restent tellement originaux en termes d’instruments solo placés sur le devant de la scène !
L’an dernier, il s’agissait du cor, du saxophone et de l’accordéon ;
cette année, c’est au tour du trombone et des cymbales...
Dans un monde de concertos pour violons, pianos et violoncelles, il est bon de pouvoir mettre en avant d’autres instruments dans des interprétations en solo.
Nous vivons à une époque où la facilité technique des musiciens est à un niveau jamais atteint et elle continue même à s’améliorer davantage encore.
Je pense que ce serait une erreur de ne pas explorer l’ensemble des talents dont nous pouvons disposer grâce à ces divers instruments.
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Après la Française Lucie Leguay (2019-2020) et Brian Liao, originaire de Taiwan (2020-2021), vous accueillez cette année un nouvel assistant pour la direction d’orchestre, l’Allemand Georg Köhler. [Cf. concours de chef assistant] Comment fonctionne cette collaboration avec de jeunes chefs d’orchestres et qu’attendez-vous d’eux ?
Je suis quelqu’un qui adore avoir une paire d’oreilles supplémentaires dans la salle. Personne ne peut tout entendre tout le temps, et personne ne peut savoir exactement comment cela sonne « là-bas » dans une salle toute nouvelle. Par ailleurs, j’ai eu tant de chance lorsque j’étais l’assistant Alan [Gilbert] à New York que j’ai mis un point d’honneur à essayer de recréer cette sorte d’atmosphère ouverte à l’Orchestre, qui peut être précieuse pour les débuts d’un chef d’orchestre.
Quelle est la principale mission de votre travail à la direction de l’Orchestre pour cette troisième saison ?
Comme toujours, je considère la sauvegarde de la qualité artistique de cet orchestre comme mon rôle le plus sacré. Nous avons déjà parcouru un long chemin et plus nous avançons, plus ce sera difficile.
Avez-vous un message spécifique à adresser aux publics à Paris et dans la région Île-de-France ?
Vous nous avez beaucoup manqué et nous sommes impatients de partager à nouveau la musique avec vous, partout dans notre belle région.
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