Une Soirée avec Chostakovitch

Une Soirée avec Chostakovitch


Dimitri Chostakovitch
Le Nez
Concerto pour violoncelle de Schumann
Symphonie n°15

direction Thomas Sanderling
violoncelle Emmanuelle Bertrand

Concert symphonique

Réserver

27 janvier 2025 - 20H
Paris (75)

Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie de Paris

Quand le jeune Dimitri Chostakovitch commence à être connu, les Soviets ont pris le pouvoir en Russie. Lui qui défend l’idée d’une musique moderne en accord avec les progrès de son temps, se trouve face à un choix cruel : soit se plier aux souhaits du régime et aux directives d’un réalisme socialiste exigeant un style de musique simple et convenu, prévisible et immédiatement compréhensible pour le peuple ; soit suivre sa propre voie et son propre style, c’est-à-dire résister et composer en cachette. Le choix de Chostakovitch fut subtil : il combina les deux postures, craignant toute sa vie les foudres du régime. De fait, il fut tour à tour condamné et encensé, banni et honoré comme un véritable héros… 

L’affaire commence mal en 1930, avec la création à Léningrad du Nez, un opéra sarcastique et futuriste inspiré de la nouvelle de Gogol qui sonne comme une critique au vitriol des dérives de l’époque. L’œuvre est immédiatement censurée ; il faut attendre 1974 pour la réentendre en Russie, puis 1979 pour la découvrir en France. Criante de modernité, la partition des intermèdes orchestraux est donnée dans ce concert en création française.

Dans son appartement moscovite, Chostakovitch possède une quantité de partitions de compositeurs occidentaux plus ou moins tolérés par le régime. Il s’intéresse plus particulièrement au Concerto pour violoncelle (1850) de Robert Schumann délaissé par les musiciens soviétiques de l’époque en réécrivant la partition en 1963 dans le but de la faire mieux accepter par ses contemporains.

Composée à la fin de la vie, à l’âge de soixante-cinq ans, sa Quinzième Symphonie (1972), la dernière, sonne comme le testament musical de Chostakovitch : surgissent çà et là des citations plus ou moins cachées de Rossini, Mahler, Glinka, Wagner… Avec cette partition créée par son fils Maxime, le compositeur tire sa révérence à une vie entièrement passée à résister, en musique. Et le chef d’orchestre allemand Thomas Sanderling (né en 1942 à Novossibirsk) le sait bien, lui qui a connu personnellement le compositeur russe durant les dernières années de sa vie.

Il a grandi à Saint-Pétersbourg, où son père, le célèbre chef d'orchestre Kurt Sanderling, était le chef permanent de l'Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg.
Diplômé de l'école de musique du conservatoire de Leningrad, il a ensuite étudié la direction d'orchestre à la Hochschule für Musik de Berlin-Est, avant de devenir directeur musical de l'opéra de Halle à l'âge de 24 ans.
Il a notamment assisté Herbert von Karajan et Leonard Bernstein et a remporté de nombreux prix et un concours. Particulièrement réputé pour le répertoire orchestral allemand, russe et français, il a entretenu des relations étroites avec Chostakovitch et sa famille pendant de nombreuses années et travaille toujours en étroite collaboration avec Irina Chostakovitch.
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Elue « Soliste instrumentale de l’année » aux Victoires de la Musique en mars 2022, personnalité rayonnante et généreuse, Emmanuelle Bertrand est une figure incontournable du violoncelle européen. 

Formée aux Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique et de Danse de Lyon et Paris dans les classes de Jean Deplace et Philippe Muller, lauréate de nombreuses distinctions et concours internationaux, élue « artiste de l’année » par le magazine Diapason et les auditeurs de France Musique en 2011, elle avait été révélée au grand public en recevant une première Victoire de la Musique en 2002. 

A 25 ans elle rencontre le compositeur Henri Dutilleux qui parle d’elle comme d’une « véritable révélation ». Elle est depuis dédicataire d’œuvres de Nicolas Bacri, Édith Canat de Chizy, Pascal Amoyel, Bernard Cavanna, David Lampel, Thierry Escaich ou Benoît Menut. Elle a également donné en première mondiale Chanson pour Pierre Boulez de Luciano Berio. 

C’est à cette période également qu’elle constitue un duo avec le pianiste Pascal Amoyel, son partenaire à la ville comme à la scène, avec lequel elle défend avec ferveur autant d’œuvres oubliées que de grand répertoire.

Passionnée par les liens entre la musique et le verbe, elle travaille en étroite collaboration avec Laurent Terzieff sur des textes de Jean-Pierre Siméon. En 2005 elle co-écrit et joue avec Pascal Amoyel  Le Block 15 ou la Musique en résistance mis en scène par Jean Piat. En 2011, elle crée Le violoncelle de guerre en hommage à Maurice Maréchal et à son violoncelle fabriqué à quelques pas des tranchées en 1915. Elle part en tournée avec ce programme jusqu’en 2018 tour à tour avec Didier Sandre, Christophe Malavoy, Francis Perrin, François Marthouret ou Richard Bohringer. En 2020, Robin Renucci lui confie le rôle d’Agafia dans Oblomov de Gontcharov (Tréteaux de France), lui offrant de concilier les rôles de comédienne et de musicienne.

Elle se produit régulièrement en tant que soliste, notamment avec avec l’Orchestre Symphonique de Lucerne, l’Orchestre Symphonique du Grand Montréal, l’Orchestre National d’Ukraine, l’Orchestre Symphonique d’Etat de Moscou, le BBC National Orchestra of Wales, l’Orchestre Symphonique de Busan (Corée), l’Orchestre Musica Vitae de Suède, l’Orchestre Symphonique de Québec, l’Orchestre Symphonique de la RTV de Slovénie, l’Orchestre Symphonique de Wuhan (Chine), les Orchestres Nationaux de Lille, d’Ile de France, de Lorraine, les Orchestres Philharmoniques de Strasbourg, de Monte Carlo...

La saison 2021/22 marque la création d’un nouveau spectacle musico-littéraire d’après Vingt quatre heures de la vie d’une femme de Stefan Zweig (mis en scène par Laurent Fréchuret, aux côtés du comédien Gilles Chabrier et de l’Ensemble Sylf) et la parution d’un disque consacré aux Sonates et Lieder de Brahms (Harmonia Mundi – Choc de Classica) qui marque le 20ème anniversaire du duo qu’elle forme avec le pianiste Pascal Amoyel.
Elle est directrice artistique du Festival de violoncelle de Beauvais depuis 2012.

Professeure de musique de chambre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris depuis 2008, elle est également nommée professeure de violoncelle en 2022, devenant la première femme nommée professeure de violoncelle dans l’histoire de l’établissement fondé en 1795.


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