Le feu sous la glace
mars 2021
Rachmaninov
Concerto pour piano n°2
Sibelius
Symphonie n°2
direction Case Scaglione
piano Yeol Eum Son
réalisation Guillaume Klein
prise de son Philharmonie de Paris
concert capté à la Philharmonie de Paris - Grande Salle Pierre Boulez
Le Deuxième Concerto (1901) de Rachmaninov commence avec la mélodie peut-être la plus longue, la plus intense, la plus chaude de tout le répertoire classique ! L’orchestre en entier se met à l’unisson avec le piano pour faire chanter cette ligne si généreuse. Rachmaninov sait bien qu’il compose là un thème qui fera sa célébrité : il le répète à l’envi durant tout le mouvement.
Bien sûr, la virtuosité légendaire du pianiste qu’était Rachmaninov revient vite, mais toujours au service de l’expression. Difficile de croire que ce concerto a été composé après trois années de déprime sévère ; sauf si l’on réalise qu’une telle musique peut être un antidote à la noirceur, précisément parce que le lyrisme fait du bien et donne des ailes…
Tout à fait contemporaine, la Deuxième Symphonie (1901) de Sibelius a été commencée en Italie. On y sent la chaleur méridionale mêlée aux espaces glacés de la Finlande : là tout n’est que vastes étendues sonores, bribes de thèmes folkloriques et grands élans lyriques.
Yeol Eum Son a remporté le deuxième prix du Concours Tchaïkovski de Moscou, juste derrière Daniil Trifonov.
Le jury avait été impressionné par sa générosité communicative et sa virtuosité infaillible.
Le Deuxième Concerto de Rachmaninov est l’un de ses chevaux de bataille.